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Une condamnation à mort transformée en hommage à la vie

Paolo Bassi Célébration de vie Leave a Comment

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Une amie proche nous a récemment annoncé que les médecins lui avaient découvert une tumeur au pancréas. Cette tumeur était inopérable et lui coûterait la vie en moins d’un an. Elle était bouleversée et anéantie.

Elle a passé quelques jours en pleurs en compagnie de son fils et d’amis proches, à essayer de se faire à cette idée. Puis, elle est parvenue à un état de paix et d’acceptation. Quelques années plus tôt, elle avait aidé une amie atteinte d’un cancer et elle se souvenait de l’horreur des traitements. Elle devait maintenant prendre la décision pour elle-même et elle ne voulait pas une telle fin à sa vie. Elle a donc décidé de renoncer à la chimiothérapie et à la radiothérapie traditionnelles en faveur d’une meilleure qualité de vie à la fin de celle-ci.

Au départ, les membres de sa famille se sont beaucoup opposés à sa décision, objectant qu’elle devait se battre. Elle leur a alors gentiment rappelé qui elle était, la façon dont elle avait vécu sa vie, avec joie et passion; elle voulait avant tout qu’on se souvienne d’elle ainsi.

« Je veux quitter ce monde comme j’ai vécu », a-t-elle déclaré tout doucement. « Je veux qu’on se souvienne de moi au milieu des rires, autour de la vraie moi et non d’une personne amaigrie, infirme et sous l’effet de médicaments au fond d’un lit d’hôpital. Je veux que mes petits-enfants gardent dans leur esprit une image de moi et dans leur cœur une impression de moi… de la vraie moi. Je veux qu’ils s’accrochent à nos rires. »

Après des semaines passées à se défaire de la plupart de ses possessions et à les réduire à 20 boîtes qu’elle allait envoyer d’un bout à l’autre du pays, elle a confié à son fils qu’elle avait hâte de déménager à la plage, d’être avec lui et ses petits-enfants. Son plus grand souhait était de rassembler tous ses proches pour une soirée où elle passerait du temps avec chacun. Elle voulait s’habiller chic, avoir l’air magnifique et dire au revoir en faisant la fête. Elle voulait que chacun soit à l’aise, s’amuse et rie. Au bout du compte, elle voulait une fête de départ qui rendrait hommage à la personne qu’elle était, qui laisserait une impression durable inspirant ses amis et sa famille à accepter qu’elle ne fasse plus partie de leur quotidien. « Je veux que les gens sourient lorsqu’ils se souviendront de moi après mon départ », a-t-elle affirmé les yeux brillants, son visage illuminé par un sourire indéniablement charmant et attachant.

Quand j’y repense aujourd’hui, je m’aperçois que mon amie a orchestré ses propres funérailles avant son décès, un événement parfois organisé par des personnes en phase terminale avant qu’elles ne soient trop malades pour recevoir des visiteurs. « Le concept d’organiser une célébration de vie avant le décès gagne en popularité, comme de plus en plus de gens choisissent la crémation », constate Bridget Fetterly d’alaVida, une entreprise de production d’événements spéciaux spécialisée dans l’industrie funéraire à Montréal. « Maintenant que les baby-boomers amorcent les dernières années de leur vie, la façon de dire au revoir change parce qu’ils veulent faire les choses différemment », explique Mme Fetterly. « Ce groupe démographique a changé le monde depuis sa naissance; aujourd’hui, ils disent au revoir autrement. » Les baby-boomers ont une vie très réussie, remplie d’amis. Ils souhaitent un événement rassemblant tout ces gens, un hommage, un clin d’œil, une célébration de leurs réalisations, de leurs partages, de leurs amitiés. Bien que la tendance ait été lancée par des penseurs progressistes et hors normes qui voulaient rendre hommage à la fin de la vie, elle se répand aujourd’hui dans toute la société.

Organiser une célébration de vie avant le décès peut être aussi simple ou aussi élaboré qu’un mariage, tout comme leur budget. En moyenne, pour l’organisation d’un Hommage à la vie par la montréalaise alaVida dans un lieu de notre choix, on peut s’attendre à débourser entre 5 000 $ et 20 000 $.

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